1 janvier 2021
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LE CIMETIERE ANIMALIER D’ASNIERES-SUR-SEINE
Découvrez le cimetière animalier d'Asnières en bord de Seine près de Paris, le premier cimetière au monde dédié aux animaux. Un parcours teinté de poésie et d'amour avec l'évocation d'animaux célèbres de Rintintin, héros de télévision, à Moustache, la mascotte de Napoléon, mais aussi les animaux de compagnie de Courteline, Sacha Guitry, Camille Saint-Saens, Michel Houellebech, des princesses Lobanoff et Elisabeth de Roumanie ...
Les conditions de vie des animaux se sont considérablement améliorées au cours du 19ème siècle. Lentement, la fonction de l’animal change. D’utilitaire, il devient animal de compagnie et concourt désormais à la qualité de vie des hommes. En 1824, une Société protectrice des animaux voit le jour en Angleterre. En 1845, outré des mauvais traitements infligés aux chevaux, le comte de Grammont fonde la SPA française. En 2019, le « cimetière des chiens », le cimetière animalier d’Asnières-sur-Seine, célébrait ses 120 ans.
« LE CIMETIERE DES CHIENS »
Un statut pour les animaux de compagnie. Mais, si les conditions de vie des animaux s’améliorent de leur vivant, rien n’est prévu après leur mort. En théorie, les cadavres devraient être apportés dans les 24 heures chez l’équarrisseur. Dans la pratique, à Paris, les dépouilles sont le plus souvent jetées avec les ordures ménagères, lorsqu’elles ne sont pas lancées dans la Seine ou dans les fossés des fortifications. Avec la loi du 21 juin 1898 qui précise que les animaux domestiques pourront être enterrés « dans une fosse située autant que possible à cent mètres des habitations et de telle sorte que le cadavre soit recouvert d’une couche de terre ayant au moins un mètre d’épaisseur », l’ouverture d’un cimetière animalier devient possible. C’est à cette tâche que s’attelleront un avocat, Georges Harmois, et une journaliste féministe, Marguerite Durand. Restait à trouver, à Paris, un lieu situé, comme le voulait la loi, à cent mètres de toute habitation …
La création du cimetière des chiens d’Asnières. Située au nord-ouest de Paris, sur la rive gauche de la Seine, la ville d’Asnières-sur-Seine était, au 19ème siècle, une destination dominicale privilégiée pour des Parisiens en quête de verdure et de distractions. L’île des Ravageurs fait alors face aux bords de Seine tant appréciés. À l’époque, elle était occupée par des chiffonniers qui ramassaient tissus, métaux et autres objets abandonnés pour les revendre. Profitant de la toute nouvelle loi autorisant l’enfouissement des animaux, Georges Harmois et Marguerite Durand créent le 2 mai 1899 la Société Française Anonyme du Cimetière pour Chiens et Autres Animaux Domestiques et, le 15 juin 1899, la société achète la moitié de l’île des Ravageurs située en amont du pont de Clichy. Après avoir obtenu l’assurance que la nouvelle loi sur l’enfouissement des animaux domestiques serait respectée, le Préfet ne s’oppose pas à la création du cimetière. Ce cimetière, le premier du genre, est officiellement ouvert au public à la fin de l’été 1899. Plusieurs constructions furent projetées, comme un columbarium et un musée, mais seuls les jardins, le bâtiment d’entrée et la nécropole furent réalisés. Cette dernière est divisée en quatre quartiers : celui des chiens, celui des chats, celui des oiseaux et celui des autres animaux. L’architecte parisien Eugène Petit, est chargé de dessiner l’entrée du cimetière. Il concevra le portail de style Art Nouveau, flanqué de deux portes pour le passage des piétons. En 1976, le comblement du bras de Seine fait perdre au cimetière son caractère insulaire. Le site est classé depuis 1987, compte-tenu de son « intérêt à la fois pittoresque, artistique, historique et légendaire ».