1 janvier 2015
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A L’Haÿ-les-Roses, au cœur de la ville, à l’abri d’un parc aux arbres centenaires, bouquet de parfums et explosion de couleurs, ce jardin extraordinaire invite à la découverte de plus de 16 000 rosiers qui illustrent 3 300 roses différentes. Créée il y a un siècle par Jules Gravereaux dans sa résidence d’été, la Roseraie du Val-de-Marne est le fruit de sa passion. Quand Jules Gravereaux demande en 1899 à Edouard André, paysagiste, de lui dessiner un jardin où le rosier constitue, à lui seul, la décoration végétale, il crée à L’Haÿ : la première roseraie du monde !
Le jardin dessiné s’est imposé dès le départ comme un lieu d’accueil, de présentation et de conservation d’une collection végétale. Ce souci de sauvegarde d’un patrimoine vivant apparaît alors comme profondément novateur.
Ainsi, dès 1910, la Roseraie comprend toutes les formes connues du genre Rosa. Son propriétaire s’intéresse également, à cette époque, en liaison avec les botanistes et les rosiéristes, à l’obtention de variétés de rosiers riches en essences, en vue de l’extraction et de l’exploitation des parfums.
Collection vivante, patrimoine végétal et culturel, ce lieu unique de notoriété internationale, allie l’esthétisme aux exigences scientifiques. La Roseraie et son parc sont aujourd’hui gérés par le Conseil général du Val-de-Marne.
Un pas important de l’Art des jardins.
Le travail d’Edouard André et de Jules Gravereaux, puis de son fils Henri, est historiquement important puisqu’ils sont les créateurs d’un jardin d’exception : le premier jardin entièrement dédié aux roses. 1910 est donc une année capitale dans l’Art des jardins.
« C’est là qu’on a pu voir pour la première fois, toutes les ressources qu’offre la rose pour la décoration des jardins, ce fut une révélation, presque une révolution. »
En effet, le « jardin de roses » marque une étape importante de l’histoire des jardins. Premier jardin monovariétal, il démontre qu’un jardin de collection peut aussi être un jardin d’agrément et que le rosier dans sa diversité permet à lui seul de créer un jardin. Rosier buisson, rosier rampant, rosier tige, mais aussi rosiers sarmenteux et grimpants conduits le long de supports : pergolas, arceaux, guirlandes, pylônes, ... Ainsi le rosier crée les volumes, souligne les perspectives, orne le jardin. La partie centrale, conçue par Henri Gravereaux et appelée « le jardin des plus belles roses » en est une excellente illustration : elle est un exercice de style de réinterprétation du jardin à la française à l’aide exclusive de rosiers.
Édouard André et les Gravereaux père et fils ont ainsi inventé un nouveau style de jardin : « la Roseraie ».