1 janvier 2022
6
01
/01
/janvier
/2022
13:10
Résultat d'un pari entre la reine Marie-Antoinette et son beau-frère le Comte d’Artois, qui avait acquis le domaine en 1775, cette bagatelle surgit miraculeusement de terre en soixante-quatre jours ! Le parc de Bagatelle et son château, situé au cœur du Bois de Boulogne, est un lieu de promenade et de détente. En plus des arbres gigantesques et d’une flore variée, les petits ponts, les rochers, les grottes, les miroirs d’eau et les cascades artificielles ajoutent du charme et du romantisme au lieu. La pagode chinoise fait partie des curiosités du parc. Le visiteur peut y admirer une magnifique roseraie de 10 000 rosiers issus de 1 200 espèces différentes.
Le parc s’étend sur 24 hectares de promenades en conjuguant ambiances romantiques, conservation de collections patrimoniales, découverte d’arbres remarquables.
Vous serez charmés par le doux murmure de l'eau, qui accompagne vos pas, dans la partie paysagère du parc. Le décor est si parfaitement romantique, qu'il en devient presque irréel. Petits ponts, rochers, grottes, miroirs d'eau et cascades artificielles sillonnent sous le couvert boisé d'arbres gigantesques. Un peu plus loin, vers le Nord, un araucaria du Chili mérite tout votre respect … ce conifère peuplait déjà nos continents il y a 150 millions d'années ! Un hêtre pleureur de seulement 140 ans balance délicatement ses branches vers le bassin des Nymphéas, émaillé de lotus et de nénuphars.
Vous découvrirez une pagode de style chinois datant du 19ème siècle. Le parc est ponctué de petits jardins regroupant les fleurs par espèces : le jardin des iris, le jardin des plantes vivaces, le jardin des Présentateurs, où ont lieu des expositions horticoles. Il abrite également un potager et une jolie collection de clématites.
Ne soyez pas étonné d'y croiser ça et là des paons se pavanant sans être gênés par votre présence. Ils aiment être admirés et choisissent les espaces dégagés. Face à l'orangerie, un magnifique parterre fleuri aux couleurs chatoyantes, préparent vos yeux à l'éclat incomparable des rosiers de Bagatelle, plus de 1 200 variétés. Magnifique roseraie, l’une des plus vastes et ancienne du pays.
En 1775, Charles, comte d'Artois, frère de Louis XVI, acquiert un petit château construit vers 1720 dans le bois de Boulogne et qui avait été un lieu de libertinage bien connu, d'où le surnom qui lui avait été donné. En effet, le mot « bagatelle » désigne au 18ème siècle une chose frivole ou de peu de prix, ou la galanterie. Il paria avec Marie-Antoinette qu'il ferait reconstruire le château en deux mois. Commencé le 21 septembre 1777, le chantier fut achevé à temps pour l'inauguration le 26 novembre.
Le parc fut conçu dans un style anglo-chinois typique de cette époque. L'art du jardin vivait alors de profonds changements, en réaction à l'extrême rigorisme des jardins à la française du 17ème siècle. On inventait des paysages théâtraux inspirés des peintures oniriques. Les commerçants qui revenaient de Chine, rapportaient des images de pagodes chinoises, que l'on voulait reproduire …
Le parc et le château de Bagatelle échappèrent de justesse aux destructions de la Révolution. Ils subirent de multiples métamorphoses, passant de mains en mains. L'orangerie date de 1865, la grille d'honneur de 1860 et les écuries de 1864. Ce joyau fut racheté par la Ville de Paris en 1905, qui confia sa réhabilitation au conservateur des jardins de Paris. Il s'attacha à faire du parc un jardin de collections botaniques, sans détruire l'harmonie des aménagements précédents. Il transforma les zones vivrières du parc en jardins de présentation, pour y exposer des collections de roses, d'iris, de plantes vivaces, de clématites, de pivoines … C'est à lui que nous devons la célèbre roseraie de Bagatelle, qui donne lieu chaque année à un concours international, et cela depuis 1907 !
Les collections du parc de bagatelle. Le parc est un témoin de l’Art du paysage, au cœur du Bois de Boulogne. C’est un lieu de promenade caractérisé par ses présentations horticoles et botaniques, ses arbres exceptionnels, et ses ambiances uniques.
Les collections du Jardin Botanique de Paris, labellisées par le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées, sont identifiables par le sigle CCVS. Vous découvrirez notamment : ● la collection nationale de roses nouvelles, enrichie chaque année d’une centaine de nouvelles variétés de rosiers, ● les plantes à bulbes dès le début du printemps, ● le jardin d’iris, ● les pivoines dans le jardin français situé derrière le château, ● les asters répartis dans les massifs, ● les pélargoniums odorants, ● les chrysanthèmes, ...
Parmi les aménagements les plus récents, remarquez notamment : ● le potager devant la maison du chef jardinier dont les cultures rappellent l’ancienne zone vivrière du parc, ● le jardin d’inspiration méditerranéenne proche de l’Orangerie. Ce jardin d’ambiance débuté en 2000, où se côtoient des plantes indigènes et des plantes méditerranéennes comme les cistes, a été imaginé suite à la tempête de décembre 1999 qui avait entraîné la perte de plus de 300 arbres. Il invite à la réflexion sur les dérèglements climatiques.
Ne manquez pas non plus : ● le jardin des présentateurs avec ses clématites, ses rosiers, ses arches de glycines, bignones et vignes … Son nom rappelle que les horticulteurs s’y pressaient pour présenter leurs nouvelles variétés. ● le bassin des nymphéas et les folies … Un bassin aménagé dès 1905 pour y cultiver des nénuphars, la grotte des quatre vents surmontée du kiosque des Philosophes, les fausses ruines de l’abbaye de Longchamp dans la partie la plus ancienne du parc, près de là, le Pagodon, copie replacée en 1996 d’une fabrique de style chinois du 19ème siècle et, surplombant la roseraie, le kiosque d’inspiration turque. ● la statuaire du parc avec les dix statues mythologiques et allégoriques commandées en 1778 par l’architecte François-Joseph Bélanger (1744-1818) pour orner la façade du pavillon des pages remplacé en 1872 par l’actuel Trianon, ● les quatre sphinges dans la cour d’honneur, elles encadrent les escaliers latéraux. Les deux situées côté Trianon sont originales, réalisées par Phillippe-Laurent Roland, livrées en 1781. Les deux autres sont des copies visant à offrir un ensemble symétrique. ● et encore … à l’arrière du château, un buste féminin représentant Mlle Duthé, courtisane et maitresse du comte d’Artois, à l’entrée nord du jardin du présentateur Deux Faunes d’Eugène-Désiré Piron, près de la grotte des 4 vents, un vase au faune de Louis Villeminot, au fond du jardin d’Iris, une Fontaine des Amours de Raymond Sudre de 1919, et une sculpture en hommage au paysagiste Jean-Claude-Nicolas Forestier, à proximité des fausses ruines, Les Druides d’Eugène-Désiré Piron de 1908.