Résultat d'un pari entre Marie-Antoinette
et le Comte d'Artois, qui avait acquis le domaine en 1775,
cette bagatelle surgit miraculeusement de terre
en soixante-quatre jours !
Vous serez charmés par le doux murmure de l'eau, qui accompagne vos pas, dans la partie paysagère du parc. Le décor est si parfaitement romantique, qu'il en devient presque irréel. Petits ponts, rochers, grottes, miroirs d'eau et cascades artificielles sillonnent sous le couvert boisé d'arbres gigantesques. Un peu plus loin, vers le Nord, un araucaria du Chili mérite tout votre respect … ce conifère peuplait déjà nos continents il y a 150 millions d'années ! Un hêtre pleureur de seulement 140 ans balance délicatement ses branches vers le bassin des Nymphéas, émaillé de lotus et de nénuphars.
Vous découvrirez une pagode de style chinois datant du 19ème siècle. Le parc est ponctué de petits jardins regroupant les fleurs par espèces : le jardin des iris, le jardin des plantes vivaces, le jardin des Présentateurs, où ont lieu des expositions horticoles. Il abrite également un potager et une jolie collection de clématites.
Ne soyez pas étonné d'y croiser ça et là des paons se pavanant sans être gênés par votre présence. Ils aiment être admirés et choisissent les espaces dégagés. Face à l'orangerie, un magnifique parterre fleuri aux couleurs chatoyantes, préparent vos yeux à l'éclat incomparable des rosiers de Bagatelle, plus de 1 200 variétés. Magnifique roseraie, l’une des plus vastes et ancienne du pays.
En 1775, Charles, comte d'Artois, frère de Louis XVI, acquiert un petit château construit vers 1720 dans le bois de Boulogne et qui avait été un lieu de libertinage bien connu, d'où le surnom qui lui avait été donné. En effet, le mot « bagatelle » désigne au 18ème siècle une chose frivole ou de peu de prix, ou la galanterie. Il paria avec Marie-Antoinette qu'il ferait reconstruire le château en deux mois. Commencé le 21 septembre 1777, le chantier fut achevé à temps pour l'inauguration le 26 novembre.
Le parc fut conçu dans un style anglo-chinois typique de cette époque. L'art du jardin vivait alors de profonds changements, en réaction à l'extrême rigorisme des jardins à la française du 17ème siècle. On inventait des paysages théâtraux inspirés des peintures oniriques. Les commerçants qui revenaient de Chine, rapportaient des images de pagodes chinoises, que l'on voulait reproduire …
Le parc et le château de Bagatelle échappèrent de justesse aux destructions de la Révolution. Ils subirent de multiples métamorphoses, passant de mains en mains. L'orangerie date de 1865, la grille d'honneur de 1860 et les écuries de 1864. Ce joyau fut racheté par la Ville de Paris en 1905, qui confia sa réhabilitation au conservateur des jardins de Paris. Il s'attacha à faire du parc un jardin de collections botaniques, sans détruire l'harmonie des aménagements précédents. Il transforma les zones vivrières du parc en jardins de présentation, pour y exposer des collections de roses, d'iris, de plantes vivaces, de clématites, de pivoines … C'est à lui que nous devons la célèbre roseraie de Bagatelle, qui donne lieu chaque année à un concours international, et cela depuis 1907 !
Wikipédia - Le Parc de Bagatelle