Le Potager du Roi a été construit entre 1678 et 1683 par Jean-Baptiste La Quintinie, à la demande de Louis XIV. Ouvert au public, il abrite l'École nationale supérieure de paysage. Classé monument historique et jardin remarquable, ses jardiniers perpétuent l'art de la taille et cultivent une grande diversité de fruits et légumes dans un jardin à la Française.
Toujours en activité. Autrefois réservé aux élites, le jardin est aujourd'hui ouvert à tous. Plus de 450 variétés fruitières sont représentées et on trouve entre 300 et 400 variétés de légumes, selon les années. Dressées en espalier contre les murs ou taillées en fuseau, soixante-deux formes évoquent les techniques utilisées dès le 17ème siècle pour diversifier la production et optimiser la qualité des fruits. Casquette sur la tête, Antoine Jacobsohn interrompt soudain la visite pour surveiller la croissance de pieds de figuiers dans la pépinière. Pour le responsable du potager, le jardin est « un idéal de culture en commun ». Il permet de « connaître et comprendre le passé pour mieux l'intégrer au présent ». On vient visiter un chef-d'œuvre historique et on repart avec une meilleure compréhension des enjeux agricoles et des manières de cultiver. Le Potager du Roi offre une leçon d'histoire dans un cabinet de curiosités en plein air. Aux pieds de la statue de La Quintinie, on cultive des légumes anciens ou venus d'ailleurs, fidèle à l'esprit du jardinier du roi, toujours en quête de nouveauté. Des plantes aromatiques venues du Japon commencent à sortir de terre tandis que la mandragore côtoie des oignons rocamboles qui agitent leurs bulbes comme des grelots. Les jardiniers y prennent beaucoup de plaisir à faire découvrir au public « ces saveurs parfois oubliées ou méconnues » et s'amuse en observant le visage surpris du curieux qui ose goûter une feuille de menthe-coq, plante aromatique au goût amer très prononcé. Le visiteur quitte le Potager du Roi le palais encore tout imprégné de saveurs, avec l'impression d'avoir pénétré, le temps d'une visite, dans un laboratoire de création.
Carottes, asperges, rhubarbe, plantes aromatiques et fleurs comestibles ... en quelques heures seulement, tout a disparu du petit étal installé dans la boutique-librairie. Trois fois par semaine, on vend la production du Potager du Roi aux habitants de Versailles. Certains connaisseurs font même le trajet de Paris. Autour des épinards et des fleurs de ciboulette, le personnel partage ses recettes et explique les conditions de production de ces fruits et légumes de saison. « Notre travail, c'est de conserver le patrimoine mais aussi de le transmettre ». Un patrimoine culturel et gustatif vieux de quatre siècles.
C’est ici qu’en 1678, sur un terrain marécageux de neuf hectares surnommé « l'étang puant », Jean-Baptiste de La Quintinie, avocat reconverti dans le jardinage, bâtit un jardin potager pour garnir la table du roi Louis XIV. Les grands travaux du château de Versailles ont commencé quelques années plus tôt et le Potager du Roi va devenir un lieu de production mais aussi un jardin d'agrément et de curiosité. Les aristocrates venaient y flâner parmi les 5 000 arbres fruitiers venus du Monde entier.