Manufacture des Gobelins
Ateliers & Galerie – Visite & Exposition
Rattachée à l’administration du Mobilier national depuis 1937, la Manufacture Nationale des Gobelins tisse comme il y quatre siècles, des tapisseries d’après des œuvres contemporaines (Marcel Gromaire, Pierre Dubreuil, Jean Arp, Fernand Léger, Alexandre Calder, Sonia Delaunay, Jean Dewasne, Serge Poliakoff, Jean-Paul Riopelle, Eduardo Arroyo, Gérard Garouste, Louise Bourgeois, Patrick Corillon, Hervé Télémaque, Ung no Lee, Gudmundur Erro, Jean-Michel Alberola …) témoignant ainsi des multiples possibilités d’un mode d’expression ouvert à toutes les tendances esthétiques et contemporaines.
L’acte de créationest aujourd’hui un dialogue fécond qui se noue avec les artistes. Il est un acte de transposition en termes textiles d’une écriture au départ picturale ou photographique. Le tissage n’est pas une simple copie, même si le carton est adapté d’un modèle préexistant. Le carton, aujourd’hui agrandissement photographique réalisé par les lissiers et éventuellement retouché par l’artiste, constitue une étape vers une nouvelle création qui devra son originalité à la nouvelle matière, au travail des teinturiers et au talent du lissier. De ce dialogue naissent souvent des modifications du projet qui font de l’œuvre tissée une co-création.
A ce jour, les ateliers de la Manufacture Nationale des Gobelins emploient 30 agents et disposent de 15 métiers à tisser. Chaque année, ce sont six à sept pièces qui « tombent de métier ».
La haute lisse y est exclusivement utilisée depuis 1826, technique caractérisée par l’emploi d’un métier vertical composé de deux ensouples mobiles disposées parallèlement et supportées par deux montants. Les fils de chaîne tendus verticalement sont séparés en deux nappes. L’une est laissée libre tandis que l’autre est munie à chaque fil d’une cordelette de coton appelée lisse. C’est en actionnant ces lisses d’une main que l’on obtient le croisement des fils nécessaire à l’exécution de la trame à l’aide d’une broche chargée de laine, soie ou matériaux divers. Le lissier travaille, assis derrière son métier, sur l’envers de la tapisserie, en surveillant l’endroit au moyen d’un miroir. Le carton* est placé dans son dos. / * carton : modèle à grandeur d'exécution.
L’enclos des Gobelins, situé à la frontière des 5ème et 13ème arrondissements, est peu connu dans Paris. Ce lieu inédit et intime représente un site d’exception. Les bâtiments de la Manufacture des Gobelins, répartis autour de plusieurs cours, remontent en partie au 17ème siècle. Le long de l’avenue des Gobelins, la galerie des « Gobelins », en brique et pierre, date de 1914, elle abrite aujourd’hui les expositions.