Le Marais |
Célèbre quartier parisien, l’un des plus anciens et des mieux conservés, il s'agit d'un secteur constituant la plus grande partie des 3ème et 4ème arrondissements, limité par la Seine, Beaubourg et la Bastille.
La primitive Lutèce, confinée dans son île ne connut sa première extension que sur la rive gauche : pentes de la montagne Sainte-Geneviève puis rive de la Seine. La rive droite fut longtemps inoccupée, car en majeure partie constituée de marécages ou terrains inondables, impropres a la culture comme à la construction, notamment à l'Est de notre boulevard Sébastopol. Seuls émergeaient – faiblement – quelques « monceaux » comme le monceau Saint-Gervais et le monceau Saint-Merri, où purent être bâtis un sanctuaire, quelques maisons de pêcheurs et bateliers.
La voie romaine de Lutèce à Melun suivait précisément une sorte d’arête parallèle a la Seine, qui fut encore exhaussée et consolidée : c'est le tracé suivi par la rue Saint-Antoine. La construction du Grand Egout profitant du ruisseau de Ménilmontant, selon le futur tracé de l'enceinte de Louis XIII entre République et Bastille contribua quelque peu à drainer les marais. Mais seuls des travaux d'assainissement et de remblaiement permirent à la ville de se développer sur ces nouveaux quartiers ; et c'est la Place des Vosges voulue par Henri IV et réalisée en 1605-1612 qui donna le signal de la nouvelle urbanisation. Rapidement, les grands de ce monde firent bâtir de luxueux hôtels particuliers, dont reste encore de nombreux exemplaires ayant échappé aux destructions de la Révolution et au vandalisme architectural.
La vogue du quartier du Marais dura trois-quarts de siècle à partir du milieu du 17ème, puis, la résidence royale ayant émigrée au Louvre (et plus tard à Versailles) entraîna les constructions vers de nouveaux quartiers à l'Ouest (Saint-Honoré et Saint-Germain-des-Prés sur la rive gauche). Au début du 20ème siècle, le Marais, déserté par ses occupants de prestige puis vidé à la Révolution, était devenu un quartier populaire à dominante industrielle et artisanale, beaucoup de ses hôtels furent transformés et défigurés, au mieux abandonnés (pour mieux renaître ensuite). La loi Malraux de 1962 a marqué une nouvelle volonté de réhabilitation d'un patrimoine architectural de grande valeur, et le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (1965) permet d'aboutir maintenant à une situation satisfaisante.
Cet ensemble privilégié est particulièrement apprécié des Parisiens et des touristes qui aiment à se perdre dans ses authentiques ruelles et courettes.