1 janvier 2011
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19:30
de Charlotte Delbo
évocation en 18 fragments à partir de la
pièce « Qui rapportera ces paroles ? »
mise en scène Agnès Braunschweig
costumes Frédéric Morel
lumières Michel Mourtérot avec Agnès Braunschweig, Edith Manevy, Caroline Nolot
Compagnie Prospero Miranda
Une pièce brillamment mise en scène par Anne Braunschweig, portée par trois actrices, qui reprend celle de Charlotte Delbo, à l’origine écrite pour 23 comédiennes. Fort, intense et bien interprétée, cette pièce est également une leçon de vie et de solidarité.
Ecrite par cette importante figure de la Résistance que fut Charlotte Delbo dans une langue sobre et belle, la pièce Je reviens de la vérité dit la vie des femmes dans le camp de concentration d’Auschwitz, la tragédie des douleurs et les miracles de la solidarité.
Charlotte Delbo (1913-1985), la résistante comme la femme de lettre, ressort de l’ombre. Elle s’était imposée comme un auteur majeur de la déportation, dont l’œuvre compte parmi les plus fortes aux côtés de celles de Primo Levi, Elie Wiesel et Jorge Semprun.
La littérature sur le thème concentrationnaire prend rarement la forme théâtrale, la question de la représentation des camps restant problématique. Charlotte Delbo avait choisi de montrer et faire entendre, des parcours, des paroles de femmes. Ce choix du théâtre pour dire les camps fait la force et la singularité de son écriture. Pour celle qui fut l’assistante de Louis Jouvet, celle qui, emprisonnée au fort de Romainville, montait le Malade imaginaire avec les détenues, celle qui se récitait les cinq actes du Misanthrope tous les jours pendant l’appel à Auschwitz, le Théâtre n’apparaît pas seulement comme un choix mais bien comme une nécessité. Ce fut son moyen de survie.
La Cie Prospero Miranda fait le choix de la sobriété et du dénuement dans une mise en scène qui veut faire entendre la parole de Charlotte Delbo, pour raconter l’Histoire à travers un témoignage dénué de haine et nourri d’espoir.